mercredi 18 février 2009

Billet en sursis

Bonjour blog,
Tu m'a manqué tu sais. Bien des fois je suis passé ici, le curseur sur le bouton connexion j'hésitais à te remplir, à te nourrir, à ne plus te laisser à l'abandon mais tu aurai eu le ventre gonflé de vide, d'amertume, de désespoir et de regrets.
J'ai été merdique. Depuis tout ce temps, tu n'aurai eu qu'une pale copie de Pierre, un truc qui lui ressemble en apparence mais complètement flou en profondeur.
Oh, je croyais avoir déjà touché le fond bien des fois - mais jusqu'à maintenant il y avait toujours un petit détail pour m'amuser. La, crois moi, c'était pas drôle du tout.
A ce qu'on dit, ça fait bien longtemps qu'on a pas vu mes pompes cirées, mes cheveux peignés et ma barbe rasée.
Je ne saurai pas comment l'expliquer mais j'ai eu comme une sorte de prise de conscience à deux francs. Moi qui suis toujours heureux, qui vais toujours de l'avant, qui aime tant les filles a subit la triste transformation que toute phase de déprime implique : celle de l'homme en loukoum.
J'ai remplacé mes cocas light par du jack, mes cigarettes par des joints, mes chaussures par des baskets, mes copines par des conasses, ma bite par un vibro, mes mots de remerciement par des insultes, mon appart par une caverne... mon blog par des nuits en solitaire.
J'ai failli perdre mon taf, mon école et ma santé alors tu comprends bien que c'est pas la peine de me faire la tronche si je te met pas à jour.
J'ai une putain de haine en moi, un truc que je n'aurai jamais soupçonné. J'ai envie de tout casser, de me barrer, je rêve que ma tête est une fusée, mon corps une rampe de lancement. J'ai envie que ta mère crie mon nom, de me réveiller, d'être un anarchiste québécois. Je veux que tout s'arrête, d'avoir une télécommande qui fait pause - m'assoir et pouvoir souffler.
Souffler sans penser au lendemain, sans me dire que petit à petit je m'enferme dans une spirale, une vie qui ne me correspond pas.
Je me vois j'ai 22ans, pas de copine qui en vaille la peine, des études qui me font gerber, un corps de puceau, un compte en banque qui approche la dette publique, un capital santé tellement entamé par tout ce qu'on peux imaginer qu'un jour je tomberai sans prévenir.

Je regarde demain et je me dis que la suite n'a pas l'air franchement bandante, que mes aventures se limiterons à des histoires de bureau, que les gamines ne me regarderont plus parce que je représenterai tout ce que j'ai toujours voulu fuir.
Alors ouais, j'ai la haine.