samedi 6 septembre 2008

Septembre

C'est la rentrée, et moi je suis en classe comme ces gamins qui courraient sous la pluie pour chopper le bus. Ca va faire trois semaines que je suis la, assis au fond, à écouter sporadiquement voire pas du tout la litanie soporifique d'un mec qui n'a plus de cheveux. Je crois que ça parle d'informatique, mais je n'en suis pas vraiment sur, si ça se trouve il nous raconte métaphoriquement que tous les week end lui et ses potes se font de gigantesques partouzes sur un fond de salsa et dans tous les cas, le café me brûle les mains. J'ai envie d'une sèche, putain ouais, une grosse cigarette qui crépite, la fumer sous la pluie et me dire que ma vie c'est du flan. De toute façon c'est décidé, dans un an j'arrête. Quitte à manger des pâtes tous les midis voire tous les deux jours. Dans un an j'arrête. J'ai envie de vivre, marre des humiliations liées au boulot, marre de trimer pour quelques euros, marre de faire la soubrette, marre de niquer des pétasses écervelées. Mes potes sont à New york et moi à Poitiers, ya comme un time paradoxe dans l'air. C'est décidé dans un an j'arrête.

Je suis la, assis devant mon écran et je repense aux vacances : je repense aux coups de poings en boite, aux bouteilles de vodka, au rosé sur la plage, au bateau qui glisse sur l'eau, à Renaud et ses raybans sur la terrasse qui me sourit parce que la vie, elle est trop belle, aux jolies filles qui me font tourner la tête, aux amoureuses d'un soir dans un taxi. Je repense aux vacances, à ces apéros qui n'en finissent pas et je me dis que je veux ça toute la vie. “Bordel c'est dingue” d'être aussi immature, si mes parents lisaient le blog ils en auraient la nausée. J'ai été élevé dans la valeur du travail, Norman Rockwell aurai pu peindre un tableau de nos repas de famille vous dis-je. Je suis le personnage incompris, celui qui claque son salaire en souriant, celui qui ne veux pas qu'on lui parle de demain parce que demain c'est les ennuis.

Et la je crois que je suis dans la merde.